Introuduction au Système d’Information Décisionnel
1.1 Rappels sur les SI
Notion de système
Définition: Un système est un ensemble d’éléments matériels ou immatériels
(hommes, machines, méthodes, recettes, règles, etc.) unis par des relations qui
transforme, par un processus, des éléments (les entrées) en d’autres éléments (les
sorties)
Exemples de systèmes:
Modèle d’une usine de montage
Différents types de systèmes
Le système correspondant à l’activité de l’entreprise (transformation de flux)
est appelé système opérant (SO).
L’entreprise a aussi besoin d’un système de prise de décision lui permettant
de réaliser les objectifs fixés. Ce système est appelé système de pilotage (SP).
Le SP procède à la régulation et au contrôle du SO en décidant du
comportement de celui-ci.
Notion de système d’information
Avec l’augmentation en
quantité et en complexité des
informations échangées entre
ces deux systèmes, on a besoin
d’avoir un autre système qui
stocke et traite de façon plus
efficace ces informations. Ce
système est appelé système
d’information (SI).
Modèle d’une organisation
selon la théorie des systèmes:
Rôle et Composantes du SI
Le SI est composé d’éléments divers (employés, ordinateurs, règles et méthodes,
etc.) chargés de stocker et de traiter les informations relatives au système opérant
(SO) afin de les mettre à la disposition du système de pilotage (SP).
Le SI possède quatre aspects :
o Métier:
o Quels sont les processus, les activités, les tâches qui sont supportées par le SI ? Ex: aide au métier de
commercial
o Fonctionnel:
o Quelles sont les fonctions supportées par le SI ? Ex: Gestion des contacts client, gestion des commandes,
o Applicatif:
o Quelles sont les applications qui composent le SI ? Ex: application X pour la gestion des contacts clients,
application Y pour la gestion des commandes, …
o Technique
o Infrastructures techniques : serveurs, salles, machines, équipements réseau, …
Exemple d’une entreprise d’assemblage et de vente de PC
Dimensions d’un Système d’Information
Dimension informationnelle
o Représentation de l’information
o Qualité de l’information (pertinence, fiabilité, précision, disponibilité, …)
Dimension Technologique
o Systèmes informatiques (ordinateurs, réseaux, logiciels)
o Stockage et Mémorisation
o Evolution technologique
Dimension Organisationnelle
o Le SI comme base du fonctionnement de l’organisation
o Evolution de l’organisation
Niveaux d’activités dans les organisations
Gestion stratégique
oObjectifs, moyens et politique de l’entreprise
oLong terme
Contrôle de Gestion
oDirectives en fonction des objectifs stratégiques
oAdéquation ressources/objectifs
oMoyen terme
Gestion opérationnelle
◦ Activités courantes
◦ Court terme
Exemples de fonctions assurées par les SI
◦ Fonctions de base de l’entreprise
◦ Gestion comptable et financière
◦ Gestion des ressources humaines
◦ Gestion de la production
◦ Gestion des achats
◦ Infrastructure de l’entreprise
◦ Gestion des bâtiments
◦ Gestion du parc automobile
◦ Gestion du parc informatique (bureautique)
◦ Fonctions spécifiques à un secteur d’activités
◦ Secteur de la banque et de la finance
◦ Secteur des transports
◦ Secteur de l’énergie
Exemple de Gestion Financière
Exemple de Gestion Comptable
Exemple de gestion de production
Exemple de gestion des ventes
Exemple de Gestion de Ressource humaine
Et après…?
En réalité, tous ces SI sont inter-reliés …
Composantes Actuelles d’un SI
Dans un système d’information d’une grande entreprise, on trouve :
* un ERP (enterprise resource planning) qui intègre théoriquement tous les systèmes
informatisés transactionnels dont les modalités de fonctionnement sont désormais bien
connues des informaticiens et des hommes de l’Art de chaque métier.
* des systèmes dits « intégrés métiers » ou « verticalisés », qui sont des progiciels métiers,
et qui couvrent aussi bien le front-office, que le middle, puis le back-office et qui ne sont
pas de conception maison, mais ont été bâtis par un éditeur spécialisé sur un métier et
dont les modes de fonctionnement logiciels correspondent aux meilleures pratiques
constatées à un moment donné chez les plus performant dans leur secteur d’excellence ;
* des systèmes restants appelés « spécifiques » (ou encore : non standards, de conception
« maison », développés sur mesure, introuvables sur le marché, etc.), où sont rencontrées
davantage d’applications dans les domaines du calcul de coûts, de la facturation, de l’aide à
la production, ou de fonctions annexes.
Composantes Actuelles d’un SI (suite)
* L’urbanisation traite de la cartographie des systèmes de l’entreprise et donc de la
manière d’organiser son système d’information pour parvenir à le faire évoluer de
manière prévisionnelle, en accord avec la stratégie générale de l’entreprise.
* La stratégie de l’entreprise est menée par la direction générale et l’urbanisation
permet de mener l’alignement du SI sur la stratégie.
* Dans les ERP, on trouve des modules couvrant différents domaines d’activité (comme
la gestion de la production, la gestion de la relation commerciale avec la clientèle, la
gestion des ressources humaines, la comptabilité, la finance, les fusions, les
intégrations comptables d’acquisitions récentes, etc.) autour d’une base de données
commune et unifiée.
* Il est fréquent qu’une entreprise soit équipée de plusieurs progiciels différents selon
ses domaines d’activité. Dans ce cas, les progiciels ne sont pas totalement intégrés
comme dans un ERP, mais interfacés entre eux, ainsi qu’avec des applications
spécifiques.
Composantes Actuelles d’un SI (suite)
Exemple d’applications :
Gestion de la relation client (GRC, ou CRM pour customer relationship management) : regroupe toutes
les fonctions permettant d’intégrer les clients dans le système d’information de l’entreprise.
Gestion de la relation étendue (XRM pour extended relationship management) : système
d’information d’entreprise, imaginé par Nelis XRM en 2005, dont les processus relationnels constituent
le socle de l’organisation de l’information.
Gestion de la chaîne logistique (ou SCM pour supply chain management) : regroupe toutes les
fonctions permettant d’intégrer les fournisseurs et la logistique au système d’information de
l’entreprise
* Système d’information des ressources humaines pour la Gestion des ressources humaines (GRH)
* Système de gestion de données techniques , ou PDM pour product data management : fonctions
d’aide au stockage et à la gestion des données techniques. Surtout utilisé par les bureaux d’études.
* Gestion du cycle de vie du produit (ou PLM pour product lifecycle management : notion qui comprend
en plus du PDM, la conception et l’aide à l’innovation, ainsi que la fin de vie du produit, donc son
recyclage)
Pyramide de la décision
La conception de la plupart des systèmes
d’information s’appuie sur cette pyramide.
Elle semble reprendre le schéma classique
d’organisation stratégie / tactique /
opérationnel. Selon cette pyramide,
l’information sert à prendre des décisions, loin
de l’activité opérationnelle.
On pourrait croire que le système d’information
est conçu pour le seul usage des cadres et
surtout des dirigeants, et que les autres
personnes ne travaillent que pour préparer des
données exclusivement utiles à leurs supérieurs.
1.2 La prise de décision en entreprise
Qu’est-ce qu’une décision ?
Décider consiste à choisir une solution en comparant plusieurs possibilités. Pour gérer une entreprise, les managers font en permanence des choix. Sans prise de décision, l’entreprise ne peut pas fonctionner.
Quels sont les différents types de décision ?
Igor Ansoff a proposé un classement des décisions en trois catégories :
stratégique, tactique et opérationnelle.
Les décisions stratégiques sont prises par la direction générale de
l’entreprise.
Elles concernent les orientations générales de l’entreprise.
Elles ont une implication sur le long terme et engagent l’avenir de l’entreprise.
Elles comportent un risque important.
Exemples : lancement d’un nouveau produit, abandon d’une activité, fusion
avec une autre entreprise.
Quels sont les différents types de décision ? (suite)
Les décisions tactiques sont prises par le personnel d’encadrement de
l’entreprise.
Elles ont une implication sur le moyen terme et des conséquences importantes
pour l’entreprise.
Elles comportent un risque moyen.
Exemples : lancement d’une campagne publicitaire, acquisition de matériel de
production, recrutement d’un cadre dirigeant.
Les décisions opérationnelles ont une portée limitée et comportent
un risque mineur.
Elles sont prises par le personnel d’encadrement ou les employés.
Exemples : achat de fournitures de bureau, organisation des horaires de travail.
Qu’est-ce que le processus de décision ?
Le processus de décision est un processus complexe dont l’étude peut être
facilitée par la référence à des modèles théoriques. Le modèle de la rationalité
limitée ou IMCC, proposé par Herbert Simon, comporte quatre phases :
1. L’intelligence : le décideur identifie dans son environnement des situations
pour lesquelles il va devoir prendre des décisions.
2. La modélisation : le décideur recense les informations, les structures de façon
à disposer de solutions envisageables.
3. Le choix : à partir de l’évaluation de chaque solution, le décideur choisit la
meilleure d’entre elles.
4. Le contrôle : vient confirmer le choix effectué ou le remettre en question
H. Simon remarque qu’en pratique de nombreux obstacles peuvent survenir lors
d’une prise de décision. Ils viennent « limiter » la rationalité de la décision.
Les facteurs influençant la prise de décision
Plusieurs éléments influencent, dans un contexte donné, la prise de décision:
Les caractéristiques de l’entreprise (taille, propriété, localisation, climat social,
culture, histoire…).
L’évolution du marché (croissance, stagnation, déclin).
Les logiques financières.
Le contexte géopolitique…
=> Ainsi: la personnalité et le style de direction du dirigeant est un facteur explicatif et déterminant du processus de décision dans les entreprises
Herbert Simon (1916-2001)
Simon a élaboré la théorie de la décision et le concept de la
rationalité limitée.
Dans une situation donnée, les managers ne choisissent pas « la
meilleure solution » mais la solution la plus satisfaisante compte
tenu de leur degré d’information, de leur motivation et de leur
capacité réelle d’action.
Délais de prise de décision
La plupart des décisions sont à prendre dans des délais très stricts:
la décision doit être non seulement bonne mais également rapide.
La décision nécessite une répartition appropriée du temps total
disponible entre les différentes phases du processus de décision.
Une décision regrettée peut être une bonne décision mais prise au
mauvais moment
C’est quoi l’Informatique Décisionnelle?
La mise en place d’un système décisionnel a pour objectif d’aider les décideurs dans leurs processus de prise de décision.
L’informatique décisionnelle « désigne les moyens, les outils et les méthodes qui permettent de collecter, consolider, modéliser et restituer les données d’une entreprise en vue d’offrir une aide à la décision et de permettre à un décideur d’avoir une vue d’ensemble de l’activité traitée »
Elle apporte une aide à la décision aux professionnels avec, en bout de chaîne, des rapports et tableaux de bord de suivi des activités de l’entreprise à la fois analytiques et prospectifs.
La BI permet d’accélérer drastiquement le temps de rassemblement des données de l’entreprise et leur interprétation.
Enjeux du décisionnel
La prise de décisions stratégiques dans une organisation nécessite le recours et le
croisement de multiples informations qui concernent tous les départements :
production, RH, achats, ventes, marketing, service après-vente, maintenance, R&D…
Or ces données sont généralement :
éparpillées au sein des départements et non connectées entre elles
hétérogènes dans leurs formats techniques et leurs organisations structurelles,
voire leurs sémantiques
implémentées pour l’action (par construction) et non pour l’analyse
volatiles, au sens où leur mise à jour peut conduire à oublier des informations
obsolètes
Enjeux du décisionnel
Exemple: Un catalogue de produits sera conçu pour permettre de trouver
facilement un produit en fonction de caractéristiques précises, de faire des mises à
jour rapides et fiables, de gérer des stocks…
Mais un système décisionnel souhaitera :
connaître l’organisation des produits selon certaines caractéristiques et
regroupements qui ne sont pas forcément premiers dans la gestion quotidienne ;
croiser le catalogue avec les ventes…
L’enjeu des systèmes décisionnels est de donner accès aux données existantes dans
l’organisation, sous une forme intégrée, afin de faciliter leur interrogation croisée
et massive.
Architecture d’un système décisionnel
Tout système décisionnel est architecturé globalement de la même façon
(voir schéma récapitulatif – diapo. suivante) :
En amont un accès au système transactionnel en lecture seule
Un Data Warehouse (DW) fusionnant les données requises
Un outil ETL permettant d’alimenter le DW à partir des données existantes
Des applications d’exploitation de reporting, exploration et/ou prédiction
D’éventuels DM permettant de simplifier le DW en vue de certaines
applications